Le retour de l’automne
C'est le retour de l'automne avec ses jours qui raccourcissent et ses ciels plombés, l'adieu aux vacances et le tremplin vers le froid hivernal. Quand j'étais enfant, […]
C'est le retour de l'automne avec ses jours qui raccourcissent et ses ciels plombés, l'adieu aux vacances et le tremplin vers le froid hivernal. Quand j'étais enfant, sans connaître Verlaine, automne rimait avec monotone. La rentrée scolaire angoissante, le cross dans le bois municipal dont je ressortais transis de froid, de fatigue et couvert de boue. Les marrons ramassés sur le sol ne se transmuaient même pas en marrons glacés !
L'automne m'a finalement apprivoisé à l'adolescence quand, confiné à la campagne chaque week-end par mes parents, je m'échappais en forêt. Emportant une boîte d'aquarelle et quelques pinceaux, j'ai découvert les couleurs humides et rutilantes, la senteur des feuilles mortes et des champignons, l'odeur des bêtes cachées dans les fougères qui détalaient à mon approche, croyant avoir affaire à un chasseur. Je portais mon vélo sur l'épaule comme un explorateur, suivant le trajet d'une voie ferrée à l'abandon, grimpant dans un arbre à l’affût du coq de bruyère.
J'ai peint mes premières forêts automnales, inspirées de Fontainebleau, des Eyzies et de Rambouillet aux Beaux-Arts de Paris dès 1991. C'était peut-être une façon de conjurer la rentrée. Peindre l'automne est plus compliqué qu'il n'y paraît. La lumière est souvent terne, les feuillages fragilisés font apparaître des branches noires. La tentation du chromo est grande. Pour éviter l'ennui des couleurs faciles et saturées, il faut les décliner en gammes subtiles de roses et de terres, couper les jaunes avec du gris, de l'ocre et du vert, oser violets et pourpres. Enfin les opposer à l'infini variété des couleurs des troncs – vert, gris, bleu, orange, blanc - , aux roches, à l'épaisseur de l'air...
Il faut surtout éviter de se répéter en restant vigilant et attentif au déroulement du temps car il n'y a pas un automne mais autant d'automnes qu'il y a de jours en cette saison. Si vous voulez vérifier par vous-même, cliquez vite sur ce lien pour accéder à mes toiles de forêts.
Le temps suspendu
Pourquoi faut-il aller si vite ? Même lorsque nous voulons nous ressourcer dans la nature, à l'occasion d'une promenade en forêt par exemple, nous nous heurtons souvent à l'exigence de rentabilité ancrée dans nos habitudes. Nous voulons remplir le programme dans les temps, atteindre le but fixé alors que […]
Pourquoi faut-il aller si vite ? Même lorsque nous voulons nous ressourcer dans la nature, à l'occasion d'une promenade en forêt par exemple, nous nous heurtons souvent à l'exigence de rentabilité ancrée dans nos habitudes. Nous voulons remplir le programme dans les temps, atteindre le but fixé alors que tant d'endroits nous invitent à faire une pause.
Quand je me promène en forêt et que je pense à de futures compositions, bien que je peigne d'après photo, j'aime me poser à même le sol pour dessiner au pinceau et à l'encre sépia dans un cahier. Parfois, je reste immobile sans rien faire. En hiver, il arrive qu'un sanglier glisse devant moi comme une ombre chinoise ou qu'un chevreuil déboule dans mon dos, aussi effrayé que moi de cette intrusion ! Je deviens invisible. Le temps est suspendu. Je me fonds dans la forêt, la forêt infuse en moi. Dans l'atelier, les photos et le travail de dessins préparatoires réveilleront ces sensations qui nourrissent ma peinture.
Les rayons du soleil jouent sur les troncs et le feuillage des arbres, animant un étrange kaléidoscope. Éclairant certains bosquets, rejetant certains taillis dans l'ombre, ils isolent, tel un danseur pris dans le pinceau lumineux d'un projecteur, un parterre de mousse bordé de fougères légèrement surélevé, vous invitant à vous y asseoir.
Vous vous laissez enfin tenter et vous vous asseyez. Vous distinguez soudain combien le chant des oiseaux peut être varié, composant comme une musique de chambre. Les fourrés bruissent d'une agitation mystérieuse et désordonnée, vous percevez le lent déplacement du soleil sur les arbres, vous sentez et entendez le souffle du vent à travers les feuillages qui se balancent au ralenti. Vous y êtes !
Peinture et photographie
La photographie est à la fois présente et absente de mon travail. Comme la barque qui permet de passer sur l'autre rive, elle m'accompagne dans le processus de création mais je l'abandonne dès que […]
Quel est le lien entre peinture et photographie ?
Si, selon la formule de Picasso, « la photographie est venue à point pour libérer la peinture de toute littérature, de l'anecdote, et même du sujet. », toutes les deux ont continué d'entretenir un abondant dialogue par l'intermédiaire du Pop Art, de la figuration narrative et de l'hyper-réalisme, semant souvent la confusion chez le spectateur.
La photographie est à la fois présente et absente de mon travail. Comme la barque qui permet de passer sur l'autre rive, elle m'accompagne dans le processus de création mais je l'abandonne dès que mon pied touche terre.
En amont, il y a un lieu, le Japon par exemple. La photographie en conserve la trace, l'expérience vécue. Elle fixe l'instant à la manière du carnet de croquis, plus objective cependant et plus rapide. Préfigurant la peinture par le cadrage et la captation de la lumière, elle multiplie aussi les détails, tourne autour du motif, accumule les informations. Elle agit de concert avec la mémoire, fixant sensations non visuelles et perceptions.
De retour dans l'atelier, il est nécessaire de décanter, de prendre un peu de distance – de temps – avec l'expérience vécue. Lorsque le lieu s'impose comme sujet, s'opère une sélection des photos susceptibles de déboucher sur une composition. Le 1er choix est imprimé.
S'ensuit une phase de dessin, dont le tirage papier est le modèle. Elle a deux objectifs : par la répétition, elle ravive les souvenirs et les sensations, enrichissant l'image de l'expérience vécue ; par la libération et l'audace, elle opère une transition, modifiant l'aspect du motif par élimination des détails, mise en évidence de la structure sous-jacente, dévoilant de l'essence du lieu.
Le tirage papier accompagne le processus de peinture jusqu'au bout, au risque parfois de la contraindre. Il faut s'efforcer de trahir la photo. La peinture s'en détache de plus en plus par son épure, sa matérialité, son format, la saturation des couleurs. Elle révèle le sens caché des choses, l'absolu. Lorsque la toile est achevée, les deux images, peinture et photo, s'affichent ensemble sur le mur, comme la vie à côté de son ombre. Pour en savoir davantage sur mon processus de création, inscrivez-vous dans mes contacts privés en cliquant sur ce lien.
Combien de temps faut-il pour faire un tableau ?
Combien de temps faut-il pour faire ce tableau ? C'est une question que vous vous êtes sans doute posée face à une toile dans un musée ou une galerie, ou que vous avez peut-être déjà posée à un peintre. On me la pose souvent.
Bien qu'un peu embarrassé, j'ai l'habitude de répondre […]
Combien de temps faut-il pour faire ce tableau ? C'est une question que vous vous êtes sans doute posée face à une toile dans un musée ou une galerie, ou que vous avez peut-être déjà posée à un peintre. On me la pose souvent.
Bien qu'un peu embarrassé, j'ai l'habitude de répondre en me remémorant le nombre de séances de travail qu'a nécessité la réalisation de la peinture en question. Il diffère d'une composition à l'autre, et dépend de nombreux facteurs dont le format et surtout le degré de facilité (ou de difficulté) avec lequel j'arrive à exprimer ce qui est en jeu dans cette toile. J'ajoute que je ne peins que le matin. Je divise le nombre de séances par deux pour obtenir le nombre de jours. J'obtiens alors un nombre variant de 2 jours à 3 semaines.
Je me rends compte soudain que, en réalité, la réponse n'a aucun sens. Lors du fameux procès intenté par Whistler contre Ruskin en 1878, l'artiste justifie le prix d'un tableau peint en une demi-journée par l'expérience d'une vie. Au-delà du prix de l’œuvre, la réalisation d'une toile ne débute pas au premier coup de pinceau.
Outre le fait qu'une toile s'inscrit dans la longue suite des œuvres déjà réalisées, elle est surtout l'aboutissement d'un processus de création qui m'est propre. Particulièrement lent et méthodique - voire laborieux - , il est constitué de phases successives d'observation et de recherches (photos, dessins, maquettes). Il agit comme une décantation, un procédé alchimique dont le but est de révéler, dans la toile aboutie l'essence des choses.
Peut-être faut-il reprendre la fameuse citation de Picasso, « l'inspiration existe mais elle doit te trouver au travail ». Pour répondre à la question, on pourrait alors diviser le nombre de jours de travail d'un artiste par le nombre d’œuvres réalisées au cours de sa vie... C'est donc une question sans réponse. En revanche, si vous désirez en apprendre davantage sur mon processus de création, je vous invite à vous inscrire dans mes contacts privés en cliquant sur ce lien.
Quelques touches de rose
Aimez-vous le rose ? La réponse est souvent négative tant cette couleur souffre de préjugés dans notre société. Entre « Voir la vie en rose », expression popularisée par Édith Piaf avec sa « part de bonheur » et son « cœur qui bat la la, la la, la la... », l'opposition caricaturale du rose et du bleu catégorisant le sexe des enfants, les saveurs un peu écœurante des […]
Aimez-vous le rose ? La réponse est souvent négative tant cette couleur souffre de préjugés dans notre société. Entre « Voir la vie en rose », expression popularisée par Édith Piaf avec sa « part de bonheur » et son « cœur qui bat la la, la la, la la... », l'opposition caricaturale du rose et du bleu catégorisant le sexe des enfants, les saveurs un peu écœurante des sucreries, les histoires à l'eau de rose, en passant par le téléphone rose, les associations réductrices ne manquent pas !
Pourtant, dans d'autres cultures, le rose peut symboliser des valeurs bien plus subtiles : la sagesse en Inde, en association avec le dieu Ganesh ou la fragilité de la vie au Japon, matérialisée par l'éphémère saison des cerisiers en fleurs. Il n'y a pas que les roses qui sont roses, mais aussi les azalées, les camélias, les pivoines, etc !
Et maintenant, si vous abandonniez les clichés pour regarder le monde avec audace et liberté, comme Gauguin ou Fra Angelico ! Rose la plage de sable sous les sabots des chevaux, roses les vêtements des hommes, rose le tapis d'aiguilles de pin que vous foulez en forêt, rose la montagne teintée des lueurs de l'aurore, roses les maisons des villes scandinaves, italiennes ou indiennes, le bitume de la chaussée de certaines rues de Tokyo...
En peinture, le rose est une couleur magnifique et lumineuse ! Les enfants savent qu'on l'obtient en mettant une pointe de rouge dans du blanc. Mais selon que vous employez un rouge vermillon ou une laque de garance, vous obtiendrez un rose saumon ou un fuchsia. En réalité, il y a autant de nuances de roses qu'il y a de nuances de gris !
Le rose s'est immiscé dans ma peinture avec lenteur et discrétion. Dans mes toiles, en couches sous-jacentes, il procure une chaleur et une douce harmonie. Il agit comme un terreau sur lequel la forêt se déploie, la montagne se dresse, la ville se bâtit. En quelques touches, il vibre et illumine, s'opposant aux autres couleurs ou s'y fondant.
Si vous avez réussi à dépasser vos préjugés, allez voir mes œuvres en cliquant sur le lien et amusez-vous à identifier celles de mes compositions qui ont contiennent du rose. Puis n'hésitez pas à me faire part de vos préférences !
Plongez dans un lac de montagne !
Le but est atteint. Il n'est pas question de redescendre. Quelque chose retient, invite à l'arrêt, à la contemplation. Est-ce la configuration du lieu - espace évasé et protecteur mais non vertigineux ? Sont-ce ses couleurs changeantes – vert émeraude […]
Êtes-vous attiré par les lacs de montagne ? Je ne parle pas des grands lacs emplissant le fond d'une vallée dont l'étendue est si vaste qu'on se croirait au bord de la mer. Non, je parle des lacs haut perchés. Nécessitant plusieurs heures de marche sur des pentes souvent raides, voire vertigineuses, ils ne se donnent pas facilement.
Un départ tôt le matin, une bonne paire de chaussures de randonnées, un sac à dos contenant le déjeuner et quelques objets de première nécessité sont les conditions minimales requises que cette destination partage avec les autres balades en montagne – cascades, cols ou sommets avec vue exceptionnelle, curiosités géologiques, animaux, etc. Cependant, le lac de montagne a un statut spécial.
Qu'est-ce qui le rend si particulier ? Le randonneur, sitôt arrivé, pousse un soupir de ravissement et cherche le meilleur endroit pour poser son sac. Le but est atteint. Il n'est pas question de redescendre. Quelque chose retient, invite à l'arrêt, à la contemplation. Est-ce la configuration du lieu - espace évasé et protecteur mais non vertigineux ? Sont-ce ses couleurs changeantes – vert émeraude, bleu turquoise ou gris perle – qui invitent à s'y plonger malgré la température de ses eaux ? Ou bien son miroir profond au tain à peine voilé par le vent des cimes, qui nous fascine, aspirant notre regard, nous faisant oublier la fuite du temps, unissant dans ses reflets notre esprit apaisé à celui de l'univers ?
Peut-être toutes ces raisons à la fois. Quand je suis face à un lac de montagne, je me sens soudain en paix et un bonheur intense m'envahit. C'est pourquoi, j'ai souvent représenté ce motif dans mes séries de montagnes – Leukerbad et Sixt.
Pour plonger dans un lac de montagne, cliquez vite sur ce lien !
Médusé
N’êtes-vous pas tenté de toucher la méduse échouée sur la plage ? Bien qu'immobilisée sur le sable, elle vous attire ! Le va-et-vient des vagues qui l'ont portée a creusé autour de la masse gélatineuse et luisante une légère cuvette. La créature ressemble à un compotier de jelly anglaise renversé. Quelques filaments recroquevillés […]
N’êtes-vous pas tenté de toucher la méduse échouée sur la plage ? Bien qu'immobilisée sur le sable, elle vous attire ! Le va-et-vient des vagues qui l'ont portée a creusé autour de la masse gélatineuse et luisante une légère cuvette. La créature ressemble à un compotier de jelly anglaise renversé. Quelques filaments recroquevillés lui dessinent une collerette tandis qu'à travers son corps translucide et incolore transparaissent des rubans roses ou bleus.
Pourtant, vous vous méfiez ! Avez-vous déjà ressenti la brûlure de ses filaments en nageant ? Des souvenirs d'enfance ou bien l'expérience douloureuse qu'un ami vous a racontée vous maintiennent à distance. Vous pensez peut-être qu'il y en a d'autres dans l'eau. Vous vous éloignez...
Dans un aquarium, c'est une tout autre histoire ! La méduse évolue avec grâce, composant avec ses partenaires, au gré du courant artificiel et des éclairages, un ballet captivant. La vitre sert d'écran protecteur autant que de masque de plongée. Vous voici au fond de l'eau, médusé, à observer pendant des heures les lentes ondulations fragiles qui nous renvoie au temps de la création du monde.
Comme vous, j'ai été envoûté par la danse des méduses. J'ai cherché à retranscrire dans mes tableaux la chorégraphie hypnotique, les organismes échevelés et versicolores, la profondeur aquatique. La surface de la toile est comme une vitre d'aquarium. Cliquez vite sur le lien pour retrouver en grand format le spectacle fascinant de ces créatures mythiques !
Se perdre en forêt
Tout était pourtant bien préparé. La carte de l'IGN était dans votre sac. Vous aviez installé l'application de randonnée recommandée par un ami sur votre smartphone. Vous aviez pris soin d'en recharger la batterie pendant la nuit. Sur place, vous repérez facilement les marques de couleur qui balisent le chemin. Le temps est doux, un peu frais, le ciel dégagé, et la promenade s'annonce délicieuse à l'ombre des grands arbres dont le feuillage frémit au vent.
Soudain, l'inquiétude s'installe.
Avez-vous déjà eu peur de vous perdre en forêt ?
Tout était pourtant bien préparé. La carte de l'IGN était dans votre sac. Vous aviez installé l'application de randonnée recommandée par un ami sur votre smartphone. Vous aviez pris soin d'en recharger la batterie pendant la nuit. Sur place, vous repérez facilement les marques de couleur qui balisent le chemin. Le temps est doux, un peu frais, le ciel dégagé, et la promenade s'annonce délicieuse à l'ombre des grands arbres dont le feuillage frémit au vent.
Soudain, l'inquiétude s'installe. Cela fait déjà un certain temps que, pris dans vos pensées, vous suivez la trace du sentier sans plus prêter attention aux marques. Celles-ci ont totalement disparu. La carte ne donne aucune indication et, comme un fait exprès, le réseau est lacunaire. Il est impossible de se connecter. La forêt semble déserte à l'exception de vos compagnons de promenade qui n'ont pas du tout le sens de l'orientation. Vous êtes perdu !
Que faire ? Pour les cartésiens, il y a bien une solution : « […] marcher toujours le plus droit qu'ils peuvent vers un même côté […] car, par ce moyen, s'ils ne vont justement où ils désirent, ils arriveront au moins à la fin quelque part, où vraisemblablement ils seront mieux que dans le milieu d'une forêt. » (Descartes, Discours de la méthode). A vouloir tout rationaliser, Descartes nous a fait perdre cette part d'imaginaire dont nous avons tant besoin.
Pourquoi ne pas, au contraire, savourer ce moment exceptionnel pour demeurer au cœur de la forêt ? Celle-ci est un des rares lieux dans notre civilisation actuelle qui nous offre une impression d'infini. Oublier le but, le chemin, le tumulte du monde pour profiter d'une immersion totale dans la nature, être pleinement présent et attentif à ce qui vous entoure. C'est une expérience rare ! Ne paniquez pas et laissez vous aller.
C'est par ailleurs la meilleure solution pour ne pas se perdre. Car les forêts ne sont plus celles du temps de Descartes. Si vous observez bien, vous finirez par trouver une indication de parcelle, une marque de couleur. Vous rencontrerez certainement un autre marcheur, qui vous remettra dans la bonne direction. Bref, vous avez peu de chance de vous perdre réellement.
Cependant, si vous désirez vraiment vous perdre sans danger et sans peur, plongez-vous dans mes peintures. Nées de l'errance, elles vous emmèneront au cœur de la forêt pour une méditation hors du temps !
Kyoto ou Tokyo ?
Préférez-vous Kyoto ou Tokyo - êtes-vous Tradition ou Modernité ?
Parmi les images qui circulent sur le Japon, on oppose souvent ces deux villes. La première serait l'emblème de la métropole contemporaine couverte de gratte-ciels dont le cœur bat à un rythme trépidant. La seconde représenterait l'archétype de
Préférez-vous Kyoto ou Tokyo - êtes-vous Tradition ou Modernité ?
Parmi les images qui circulent sur le Japon, on oppose souvent ces deux villes. La première serait l'emblème de la métropole contemporaine couverte de gratte-ciels dont le cœur bat à un rythme trépidant. La seconde représenterait l'archétype de la ville traditionnelle japonaise avec ses geishas et ses petites maisons de bois.
L'obligation de choisir entre ces deux pôles vous embarrasse peut-être. Ne vous en faites pas ! Car ces clichés sont bien éloignés de la réalité. C'est ce qui fait la saveur de ce pays où tradition et modernité ne sont pas incompatibles.
Bien que Tokyo symbolise l'hyper-modernité, avec ses quartiers de Ginza, Shibyua ou Roppongi, la capitale est constellée de villages aux maisons basses comme Nezu ou Shoto. De fait, la plupart des villes japonaises présentent ce double aspect architectural.
Par ailleurs, les liens étroits que les Japonais entretiennent avec les saisons d'une part et avec la religion d'autre part provoquent de nombreuses situations inédites pour un étranger. Défilés, sur les avenues encadrées de buildings au milieu du flot des voitures, de notables et de dignitaires habillés à l'époque d'Edo, surgissement de véhicules motorisés sous un torii écarlate bordé d'un cerisier en fleurs, bâtiment du XIXe S surmonté d'un gratte-ciel, etc.
Tous ces scènes contrastées alimentent mon travail, depuis mon premier voyage au Japon en 2003 jusqu'à mes plus récentes expéditions. Cette attirance s'explique peut-être par l'aspect double de ma démarche.
Si ma créativité s'exprime principalement au travers de représentations figuratives par la peinture – medium traditionnel par excellence –, la technique employée – l'acrylique - est très récente. Inventée au Mexique en 1950, elle est bien différente de la traditionnelle peinture à l'huile perfectionnée par Van Eyck au XVe S.
Elle exige rapidité d'exécution et de décision. Elle favorise la saturation des couleurs et l'épuration des formes. Elle ouvre la voie qui mène à la quintessence des choses. L'une de mes compositions japonaises les plus emblématiques de cette démarche est certainement Peinture-Cible. Pour poursuivre la conversation à ce sujet, n'hésitez pas à vous inscrire sur mes contacts privés !
Les animaux ont-ils une âme ?
Les animaux ont-ils une âme ?
Dans notre société matérialiste et rationnelle, peut-être faudrait-il formuler la question différemment ? N'avez-vous jamais été troublé par le regard d'un animal fixé sur vous, vous interrogeant sur…
Les animaux ont-ils une âme ?
Dans notre société matérialiste et rationnelle, peut-être faudrait-il formuler la question différemment ? N'avez-vous jamais été troublé par le regard d'un animal fixé sur vous, vous interrogeant sur son état de pensée ?
Dans de nombreux pays et de nombreuses cultures, les animaux sont associés aux divinités et bénéficient d'un statut particulier. Dans les contes et légendes, ils interviennent fréquemment dans le quotidien des hommes, prenant parfois leur aspect.
De leur côté, les artistes ont souvent utilisé le subterfuge de l'animal pour dénoncer les travers des puissants tout en contournant la censure, les habillant et les mettant en scène comme des êtres humains.
J'ai été confronté à ce questionnement de façon très vive lors de mon premier séjour en Inde. Frappé par l'omniprésence des animaux – vaches, singes - dans les villes, y compris dans les espaces sacrés – temples, sanctuaires – je me suis pris au jeu de la réincarnation. Je me suis amusé à imaginer que, derrière la peau de la bête, se trouvait un être humain, prisonnier d'un corps lourd ou agile, dont la voix se déformait en cris ou mugissements et dont le statut découlait de ses vies antérieures.
Les toiles de la série 1001 nuits sont les fruits de ce questionnement. Dans « Huit » - titre donné par la simple borne kilométrique à première vue mais dont le chiffre en position allongée est le symbole de l'infini – le troupeau conduit par le bouvier est-il constitué de simples vaches, dont les ombres mystérieuses s'allongent démesurément sur le sol ? Dans « Nwlgrth 1 », pourquoi l'animal regarde-t-il avec tant d'attention la voiture ?
Les spécimens de ma toile « Crocodiles » viennent d'un autre univers, celui de mon enfance. Je les ai vus lors d'une sortie scolaire quand j'avais 9 ans à l'aquarium de la Porte Dorée à Paris. Quand je suis retourné sur les lieux 40 ans plus tard, ils n'avaient pas bougé. A quoi peuvent bien penser ces trois crocodiles ? Pour le savoir et vous approcher en toute sécurité, cliquez vite sur ce lien.
Montagnes et Forêts
Les tableaux représentant des espaces naturels sont-ils toujours des paysages ? Un paysage est une « étendue spatiale, naturelle ou transformée par l'homme, qui présente une certaine identité visuelle ou fonctionnelle ». C'est aussi une « vue d'ensemble que l'on a d'un point donné ». Par extension, une peinture de paysage est une…
Les tableaux représentant des espaces naturels sont-ils toujours des paysages ?
Un paysage est une « étendue spatiale, naturelle ou transformée par l'homme, qui présente une certaine identité visuelle ou fonctionnelle ». C'est aussi une « vue d'ensemble que l'on a d'un point donné ». Par extension, une peinture de paysage est une peinture « dont le sujet principal est la représentation d'un site naturel, rural ou urbain. » (définitions du dictionnaire Larousse).
Mes tableaux de forêts ou de montagnes ne sont pas des paysages, ce sont des territoires. Ils échappent à toute définition, toute classification, toute identité visuelle qui les ferait correspondre à des stéréotypes.
Si le sujet principal de mes peintures de forêts ou de montagnes est bien la représentation d'un site naturel, celle-ci va au-delà de la vision, de l'apparence des formes et du réalisme. Elle œuvre en profondeur pour extraire l'essence même du sujet - ce qui est sous-jacent - et qu'on ne peut percevoir habituellement que par l'expérience directe.
Stratification géologique, empilement des sédiments, passages des saisons, cette temporalité de la matière est présente dès les premières couches de peinture et ordonne la suite du travail pictural.
Aucune vue d'ensemble ni de point donné. Les compositions offrent une vue fragmentaire, incomplète. Dans les forêts, le regard se perd dans les multiples perspectives qui sont autant de points de fuite. Il se heurte aux troncs faisant obstacle à une vision unitaire. Le ciel absent n'offre aucune échappatoire.
Dans les montagnes l’œil parcourt des centaines de kilomètres, passant d'une vallée à l'autre, survolant les lacs comme on sauterait par dessus une flaque d'eau grâce aux plans superposés. Illustrant la parabole bouddhique du monde dans un grain de riz, la montagne s'inscrit dans un mouchoir par la magie de la peinture. Cependant, le sommet est souvent masqué et le regard se coule aussi bien dans les plans d'eau que sur les crêtes.
Car il faut arpenter les territoires. De même que j'ai arpenté les forêts et les montagnes que je peins, vous pouvez arpenter la peinture en tous sens, en vous laissant guider par vos émotions, vos sensations afin de pénétrer l'essence de la forêt, l'essence de la montagne.
Pour arpenter la montagne, je vous invite à cliquer ici maintenant !