Le rêve américain
Qui peut rester indifférent l'appel de l'Amérique ? Depuis l'enfance, notre imaginaire est travaillé par les mythes du Nouveau Monde véhiculés par la bande dessiné, les dessins animés, le cinéma, la musique. Qu'on soit séduit ou hostile, il faut aller en Amérique une fois dans sa vie.
J'ai découvert l'ouest américain à l'âge de 15 ans. Pour la première fois, nous avions voté en famille pour choisir la destination des vacances. A trois voix contre une – ma mère, mon frère et moi contre mon père -, les États-Unis l'avaient emporté. D'emblée, les ciels me sont apparus plus grands qu'ailleurs et le bleu plus intense.
Lors d'un séjour en 2011 avec ma femme, nous nous acheminions sans nous presser vers Berkeley après un périple à Big Sur et Yosemite. Traversant Oakland au ralenti, je ne me souviens plus qui, d'Isabelle ou de moi conduisait, ni qui a pris les photos par la vitre de la voiture. La beauté simple des maisons, leur volume se détachant avec force sous le soleil de midi, la couleur du bois peint rivalisant avec la couleur du ciel m'ont fortement marqué, matérialisant sous la forme d'un déroulé d'images la forme pure de mon rêve américain.
Les toiles d'Oakland forment une mini-série à l'intérieur de la série Nouveau Monde. Bien que toutes différentes, elles ont de nombreux traits en commun : bleu étincelant du ciel, lumière écrasante des trottoirs rendue par la réserve blanche de la toile, absence de personnages, formes géométriques épurées donnant à la représentation urbaine un aspect quasi-minéral. Le temps est suspendu, l'histoire s'est arrêtée. Les maisons silencieuses retiennent le passé entre leurs murs. Le présent, en arrêt sur image, est à peine évoqué par le fantôme d'une voiture ou les graffitis d'une palissade.
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